Comment écrire Gamme Assemblage

Publié par Pascal QUETIN le

Dans l’industrie, une gamme est un document technique. Selon ses objectifs, elle renferme des informations spécifiques propres à chaque étape. Il existe plusieurs types de gammes.

De façon simple, la gamme répertorie toutes les phases « d’élaboration » d’une pièce ou d’un produit complexe jusqu’à son stockage. Il s’agit de noter étape par étape toute l’évolution de la fabrication.

Une gamme est créée dans le but est de définir toutes les étapes pour permettre leurs analyses (couts, conditions, moyens…) et faisabilités (qualité, investissements…).

Dans cet article, nous abordons uniquement la création d’une « gamme d’assemblage » et l’ensemble des attendues liées de celle-ci.

Différentes sortes de gammes

L’importance d’écrire une gamme précise est multiple. Résumons, quelles différentes sortes de gammes qu’on peut rencontrer dans l’industrie ?

Gamme d’assemblage

La gamme d’assemblage est un document qui décrit l’ordre et les techniques d’assemblage ainsi que les organes de liaison à utiliser pour joindre toutes les pièces de l’objet.

https://www.alloprof.qc.ca/fr/eleves/bv/sciences/la-gamme-de-fabrication-s1452

Une gamme est liée à une nomenclature. Au travers du descriptif (mode opératoire), elle liste les composants et la quantité des composants à mettre en œuvre aux différentes étapes.

Pour prendre forme, la gamme va intégrer des informations importantes et diverses qui influencerons des choix, des modes opératoires, des stratégies, des moyens…
Cette information est particulièrement importante pour la logistique, l’étude des flux, l’organisation des postes, les investissements, les effectifs….

Gamme de montage

Une gamme de montage (et une gamme de démontage) sont des documents décrivant la manière dont doivent être montées (et démontées) des machines. L’opération est découpée en tâches appelées « phases ». Le document peut être présenté :

  • sous la forme d’un tableau ;
  • sous la forme d’une arborescence : on parle aussi de « râteau de montage/de démontage » ;
  • d’une vue éclatée de la machine.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gamme_de_montage_et_de_d%C3%A9montage

Gamme de fabrication

La gamme de fabrication est un document qui décrit, de façon détaillée, toute l’information technique nécessaire à la fabrication d’une pièce ou de l’ensemble des pièces d’un objet technique.

https://www.alloprof.qc.ca/fr/eleves/bv/sciences/la-gamme-de-fabrication-s1452

Parfois appelés gammes d’assemblage, ce sont des cas particuliers de gammes de fabrication.

Gamme d’usinage

La gamme d’usinage est une feuille donnant l’ordre chronologique des différentes opérations d’usinage d’une pièce en fonction des moyens d’usinage.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gamme_d%27usinage

Pourquoi écrire une gamme d’assemblage ?

L’objectif de la gamme d’assemblage est de lister toutes les étapes qu’il faudra réaliser pour assembler tous les composants (ainsi que les organes de liaison à utiliser) pour joindre toutes les pièces de l’objet afin d’obtenir le produit final.
Ce document prend en général forme dès la « naissance » du produit sur « papier ». C’est d’ailleurs souvent à partir de cette première « ébauche de gamme » que des questions concernant la viabilité ou faisabilité du projet sont décidées.
Ensuite la gamme va « vivre » de continuelles évolutions jusqu’à son premier aboutissement qui est de démarrage de la production.

La gamme au travers du cycle de vie du produit :


  1. Etude de marché : Des gammes peuvent être créés pour aider à comparer différentes opportunités de produits pour le marché.
  2. Recherche et Développement : En R&D la gamme sert surtout à suivre les premières ébauches du produit. A ce stade, beaucoup de paramètres extérieurs sont souvent ignorés ou « estimés ».
  3. Fabrication d’un prototype : C’est à partir de « la phase proto » que la gamme commence à réellement prendre forme et intégrer des paramètres extérieurs comme la diversité, les moyens de montage, la pénibilité, les tailles de composants…
  4. Essais : La gamme s’industrialise pour intégrer les temps, calcul du Tack Time, les équilibrages, les aménagements de postes, les améliorations produit et process….
  5. Production : La gamme va servir de référence pour l’organisation, les formations, l’amélioration continue…
  6. Stratégie commerciale : La gamme va intégrer les paramètres de la stratégie commerciale qui influence fortement la stratégie de production (stock, juste à temps, Travail en équipes, travail avec des sous-traitants…). Beaucoup de ces points sont déjà intégrés dès la phase 2.
  7. Logistique, Commercialisation et Recyclage : La gamme va aussi intégrer toutes une partie logistique interne directement liée au produit et process (tous les flux internes, retour des emballages vides…). Cette étape est prise en compte dès la phase 4.

Données influençant la gamme d’assemblage :

Au début de l’écriture d’une gamme, la liste des étapes se concentre principalement autour du produit lui-même. En effet à la phase création, les ingénieurs « se battent » souvent pour solutionner des problèmes de montage, de qualité, d’aspect…

Pour évoluer et répondre aux besoins de beaucoup de départements la gamme va s’enrichir progressivement de beaucoup de données d’entrées des services externes.

Ces données externes proviendront de différentes fonctions de l’entreprise :

Origine des données Types de données d’entrée
Service commercial Volumes de production, la diversité, la longévité du projet…
Logistique volumes des pièces, stockages, transports, moyens de manutention…
Direction générale localisation du projet, budgets d’investissements…
Direction production politique de production, nombre d’équipes, sur stock, flux tendus…
Qualité Grade de qualité, niveaux de contrôles composants, production, produit fini

Les attendus d’une gamme d’assemblage :

Selon les services, la gamme fournie aux différents services des informations spécifiques qui leurs permettront d’organiser et affiner leurs études spécifiques.

Services Informations attendues
Production Machines, outillage, temps, effectifs, équilibrages, postes…
Direction Investissements, effectifs, coûts de production…
RH Nombre d’opérateurs, compétences, formations…
Logistique Liste des composants, Packagings, manutention aux postes, volumes de consommations, diversités aux postes, flux internes…
Gestion de projet Optimisation du produit, du process, des couts, des délais, des surfaces des bâtiments …

Données d’entrées d’une gamme d’assemblage

A partir des informations d’entrée fournies par les différents services, les résultats sont analysés pour ajuster et améliorer les couts et l’organisation du projet :

Services Quelques-unes des informations fournies
Méthodes Liste des composants, postes où seront consommés les composants
Méthodes Liste des moyens (machines, outillages, locaux…)
Méthodes Estimation des temps, des équilibrages…
Production Organisation des bâtiments, des lignes, des postes…
Qualité Moyens de contrôles, procédures, couts…
Logistique Stockage des composants et produits finis, flux, moyens de manutention…
Finance Couts des investissements, de production et financements
RH Formations (couts, délais, organisation…)
Direction générale Investissements, stratégies de production…

Qui utilise quoi dans une gamme d’assemblage

Une fois la gamme terminée, les différents services analysent les résultats. A partir de cela la « machine d’amélioration continue » se met en marche dans le but de toujours réduire les couts en optimisant l’ensemble des facteurs les influençant :

  • Conception : met en relief les « points durs » qui devront être solutionnés pour obtenir un produit performant.
  • Industrialisation : oblige à analyser, optimiser, standardiser… le produit
  • Production : Permet l’étude des moyens et de l’organisation des lignes et des postes pour répondre à la quantité à fabriquer (jours, mois, années), les temps, les équilibrages…
  • Logistique : liste des composants à commander, définition des packagings des composants entrant et du produit final, définition des stocks, étude des flux…
  • Gestion de production : planification, organisation des ateliers…
  • RH : si il y a des embauches, des formations, des flux de personnel, des compétences, des salaires…
  • Finances : analyser les couts, fixer des seuils d’optimisations…
  • Direction générale : s’il y a des décisions importantes (investissements, réorganisation importantes, stratégies de production comme délocaliser ou sous-traiter toute la production ou une partie…)

Qui rédige une gamme d’assemblage ?

La rédaction d’une gamme n’est donc pas l’œuvre d’un « romancier » mais celle d’un technicien ayant :

  • des bonnes connaissances concernant le produit, le process, la qualité, des couts…
  • un vocabulaire riche et un langage structuré.

Le risque que chaque département (méthodes, logistique, production, formation…) écrive sa propre gamme va engendrer des erreurs, des incompréhensions, des différences d’informations et évolutions voire même des contradictions.

En général la mission d’écrire la gamme d’assemblage est confié au service méthodes. Ce service est au carrefour des informations. Charge à lui de récolter les informations, faire évoluer la gamme et redistribuer les informations.

Qui fait évoluer une gamme d’assemblage ?

En toute logique le service méthodes. Comme écrit précédemment il est au carrefour des informations.

Continuellement des améliorations vont apparaitre. Par exemple le service qualité ou ergonomie ou logistique…jugent utiles d’apporter des compléments produit ou process impactant le mode opératoire, l’aménagement des postes, les moyens….

Ces modifications sont répercutées et intégrées dans la gamme principale officielle afin de les prendre en compte et de calculer les écarts qui influencent les temps, l’équilibrage, l’organisation des flux du produits et/ou de la logistiques…

En effet, toutes les modifications, évolutions, améliorations… ont un cout à valoriser pour diminuer ou augmenter le prix de fabrication final.

Qui valide une gamme d’assemblage ?

Dans la plus par des cas c’est le responsable méthodes et/ou responsable de production entouré des autres acteurs des différents services techniques.

Une fois la gamme approuvée, celle-ci est transmise au service centraux ou administratifs.

Quel est le vocabulaire d’une gamme d’assemblage ?

Dans une entreprise possédant plusieurs fonctions séparées, l’absence de vocabulaire technique standard et précis va générer « des incompris » qui interviendront dans la vie du produit, de l’organisation du projet… seront la cause de problèmes, de retards et immanquablement de surcouts.

Dans une grande entreprise ou Groupe, la formation, les origines professionnelles, le vocabulaire « local » du personnel est très hétérogène. Le vocabulaire utilisé par la création, le développement, les méthodes, la logistique, les services administratifs… ont souvent des « variantes » pour décrire la même chose que cela soit :

  • Les composants
  • Les machines et outillages
  • Les titres des opérations
  • Etc…

De surcroit, dans un même service ou même site de production, renforcé par le risque de la politique « du chacun pour soi », l’absence du vocabulaire technique officiel va créer des disfonctionnements (achats, logistique, production…) qui seront sources de divers problèmes et impacteront plus ou moins la performance globale du projet.

Il est donc impératif d’assoir le vocabulaire technique et important de parler « la même langue ». Quel que soit la taille de l’entreprise, le vocabulaire doit être homogène et compris sans ambiguïtés par tous.

Création d’une gamme d’assemblage

Comme nous l’avons précédemment dit, la gamme prend naissance dès « le premier coup de crayon ». A cette étape, beaucoup d’informations ne sont pas connues. Il est pratiquement impossible (et inutile) d’analyser finement toutes les opérations. La gamme sera écrite en macro-opérations obtenues par :

  • analogie de produits
  • analogie de composants
  • données spécifiques provenant de catalogues techniques (gammes complètes, fonctions complètes, macro-opérations)
  • « expériences » ou « doigts mouillés ».

Les étapes totalement nouvelles seront souvent plus spécifiquement analyser en détail afin de ne pas prendre le risque de faire trop d’erreurs dans l’estimation finale.

L’étude des temps est l’un des objectifs principaux de la rédaction d’une gamme. C’est à partir de cette information « clé » que de nombreuses décisions sont prises. Pour l’obtenir un certains nombres d’étapes sont à franchir.

Dans le cas de la création d’une nouvelle gamme à partir « d’une feuille blanche » (sans beaucoup de possibilités d’analogie) l’approche sera souvent celui de « l’entonnoir ».
L’entonnoir traduit les différents stades du long du processus d’étude. Il existe 5 phases :

Comment écrire une gamme d’assemblage?

« Une gamme n’est pas un poème. C’est un descriptif technique. »

Le texte décrivant le contenue d’une gamme ne doit pas être variable en fonction de « l’imaginaire » professionnel du lecteur. Les informations doivent être précises et sans ambiguïtés.

En effet ce document va servir pour de nombreux départements n’ayant pas tous la même culture technique et les mêmes attentes. De plus, tous doivent trouver facilement dans la gamme les informations qu’ils recherchent.

Comment structurer une gamme d’assemblage?

Parce progressivement une gamme va devenir une mine d’informations. Celle-ci doit être organisées et structurées dans son déroulé.
Chacune des lignes décrivant une seule opération doit lui-même être clair et précis sans informations inutiles ni zones d’ombres.

Organisation des données d’une gamme d’assemblage

L’organisation des informations dans le document d’étude est importante. Nous proposons 3 parties :

1. Informations générales de la gamme :
Ces informations constituent les données d’entrées. Elles sont souvent présentées sur plusieurs documents avec des liens permettant un recalcule immédiat de chacun d’elle en fonction de l’évolution du projet :

  • Informations diverses (nom du produit, client, nom du méthodiste, date de l’étude…),
  • Diversité des variantes du produit,
  • Volume de production pour chaque variante,
  • Tack Time,
  • Données générales telles que temps d’ouverture, temps de pause, temps d’informations… afin de connaitre le temps de travail net,
  • Indice d’évolution de l’étude,
  • Etc…

2. Descriptif du mode opératoire :
Cette partie est structurée en « accordéon ». Surtout si l’objectif est de rendre la gamme évolutive et flexible.

  • Titre des étapes principales (Exemple : préparation dossier, préparation assise, assemblage, finitions, control final, évacuation…)
  • Titre des Blocs (montage pièce 1, assemblage élément 2, assemblage fonction X, évacuation produit dans stock…)
  • Opérations (visser 1 accoudoir sur structure, riveter 1 pièce X sur élément Z avec 2 rivets…)
  • Analyses (approvisionner 2 rivets et les garder en main, approvisionner 1 riveteuse…)

3. Résultats de l’étude :
Cette partie est souvent présentée sur plusieurs documents par des tableaux de synthèses et des graphiques :

  • Synthèse des temps (Mini- Moyen – Maxi)
  • Nombre d’opérateurs ligne (Mini- Moyen – Maxi)
  • Nombre d’opérateurs pour chaque référence,
  • Equilibrage ligne (Mini- Moyen – Maxi)
  • Equilibrage par référence, attentes
  • Analyse des écarts
  • etc…

La présentation de la partie « mode opératoire » en « accordéon » peut s’inspirer de l’exemple ci-dessous :

Ci-dessous l’exemple complet de la structure d’une l’opération qui sera très flexible à modifier grâce à ses analyses (micro-opérations).
Opération : « VISSER 1 NAPPE APPUI LOMBAIRE AVEC 2 VIS » qui se divise en plusieurs micro-opérations (analyses) :

Comment gérer plusieurs variantes dans une gamme ?

Un produit n’est pas souvent unique pour un projet. Ce produit va souvent se décliner en plusieurs variantes plus ou moins similaires (référence). Toutefois, parmi ces variantes du produit beaucoup de composants (donc d’opérations) se retrouvent.

Parfois il s’agit :

  • du même composant sur différentes variantes
  • d’un composant similaire à d’autres variantes mais avec une « option » en plus ou en moins
  • de composants spécifiques sur certaines variantes
  • de distances de prises ou de déposes selon la variante (diversité couleur par exemple)

Gamme fictive

Si l’étude de chaque variante est faite sur des documents séparées, la mise à jour en cas de modification sera difficile et source d’erreurs. Surtout pour les parties similaires entre toutes les références.

Pour éviter ces « lourdeurs dangereuses », il est préférable de :

  • créer une seule gamme, regroupant toutes les variantes du produit. Cette gamme s’appelle « gamme fictive » (voir https://xn--prodple-x0a.com/lequilibrage-calcul-de-base/ )
  • détailler toutes les opérations en analyses (micro-opérations « Fixe » ou « Variable »). Les analyses de l’opération peuvent ainsi être adaptées à chaque variante (référence) et paramétrées directement dans la gamme.

Dans l’exemple : « VISSER 1 NAPPE APPUI LOMBAIRE AVEC 2 VIS », de la partie précédente, il est possible d’avoir :

  • Différents types de nappes placées plus ou moins près de l’opérateur (nombre de pas ?)
  • un nombre différent de vis pour les fixer (2, 3, 4…vis ?)

Pour étudier les différentes opérations induites par la variabilité des nappes, il suffira de modifier la fréquence des analyses impactées :

Analyses fixes Analyses variables
Placer appui-lombaire sur armature Faire 1 pas
Approvisionner 2 vis avec main (les garder dans main) Positionner 1 vis / Tête de visseuse
Approvisionner + Evacuer visseuse pneumatique Visser 1 vis (vis déjà positionnée sur tête de visseuse)

Toute la diversité de toutes les variantes de la gamme fictive (gamme regroupant toutes les opérations de toutes les variantes dans l’ordre de montage) est alors vite étudiée. Il suffit de faire varier la féquence de chaque analyse :

Une fois l’opération insérée dans la gamme (avec ses analyses) donne par exemple le résultat ci-dessous :

Nota : Dans Excel, la possibilité de créer cette présentation « accordéon » se fait facilement à l’aide de la fonction « Grouper/Dégrouper ».

La structure des titres

Une gamme est principalement composée d’opérations qui sont elles-mêmes composées d’analyses.
La qualité rédactionnelle du titre est déterminante. Comme déjà mentionné l’information doit être précise, complète et sans interprétation.

Titres « malheureux » Titres « heureux »
L’opérateur prend l’accoudoir et le place Emboiter 1 accoudoir sur armature DAR (appro. Inclus)
Prendre et placer l’accoudoir Visser 1 airbag sur armature avec 2 vis (manuellement)
Poser accoudoir Agrafer 1 tringle au travers de matelassure (1 agrafe Nez de Porc)

Structure générale d’opération :

Une opération est un ensemble d’actions appelées analyses (fixes et/ou variables) qui permettront d’achever une « petite étape complète» de l’assemblage du produit.
La structure de base d’une opération de la gamme peut être ainsi :

  • Numéro de l’opération
  • Titre de l’opération
  • Moyens pour réaliser l’opération (machine, outillage)
  • Fréquence de l’opération
  • Temps de l’opération (sans et avec d’éventuels coefficients majorateurs)
  • Commentaires

Structure titre d’opération :

La structure du titre d’une opération résume en une ligne le contenu du mode opératoire généré par les différentes analyses (micro-opérations) qui le compose. Il peut être ainsi :

Structure générale d’analyse :

Une analyse est une action (fixe et/ou variable) qui contribue à la réalisation d’une opération.
La structure du titre d’une analyse résume en une ligne le contenu du mode opératoire généré par les gestes (manuel, physique, technique…) qui le compose.

La structure de base d’une analyse peut être ainsi :

  • Numéro de l’analyse
  • Titre de l’analyse
  • Moyens pour réaliser l’analyse (machine, outillage)
  • Fréquence de l’analyse
  • Temps de l’analyse (sans et avec d’éventuels coefficients majorateurs)
  • Commentaires

Structure titre d’analyses

La structure du titre d’une analyse résume en une ligne le contenu du mode opératoire généré par les différentes actions (gestes-mouvements) qui le compose. La structure du titre est similaire à celui d’une opération mais souvent moins « riche » car il cible souvent une action isolée et répétitive.

Exemples de titres d’analyses
Approvisionner et Evacuer 1 maillet (sur poste)
Frapper 1 pièce avec 1 coup de maillet (1er coup)
Frapper 1 pièce avec 1 coup de maillet (coup suivant)
Approvisionner 3 écrous de boite (et les garder dans main)

Les outils pour rédiger une gamme

Dans une entreprise spécialisée dans un type de produit, plus de 50% des données nécessaires à l’étude fiable d’un nouveau produit sera réalisé en puisant dans l’historique du savoir-faire:
Les bases de données (catalogues).

Les différentes bases de données couplées à l’expérience des ingénieurs et techniciens permettrons à l’entreprise de faire des réponses à consultations rapides et fiables.
La nécessité de disposer d’une véritable bibliothèque fiable du savoir-faire est vitale. Pour cela, il est nécessaire de disposer d’une base de données bien structuré.
Ci-après quelque un exemple symbolisant cette organisation.

Fiche d’Opération

Ce document, parfois appelé « Fiches d’étude d’opération standard », permet de disposer d’une base de données d’opérations standards.
Définition d’une OPERATION :

Une opération est une action visant à accomplir un ensemble de petites actions permettant de finaliser une étape précise.

  1. commence : par la prise de l’élément dans le container
  2. inclut : toutes les micros actions (analyses) nécessaires à la mise en place de l’élément
  3. se termine : avec l’élément en place

Cette base permettra de chiffrer rapidement des nouveaux projets. Elle est généralement construite à partir des fiches « d’analyse standard » qui la rendra flexible et adaptable à la diversité des variantes.

Fiche d’Analyse

Ce document parfois appelé « Micro-opération » permet de disposer d’une base de données d’opérations standards. Cette base de données est généralement construite à partir de méthodes de temps standard comme : Chronométrage, MTM1, MTM2…

Définition d’une ANALYSE :
L’analyse est une action isolée (et souvent répétitive) visant à accomplir une partie d’opération. Cette action peut être FIXE ou VARIABLE à l’intérieur de l’opération dont elle fait partie.
L’ensemble de ces documents permet de disposer d’une base de données de « micros opérations standards » qui permettra de chiffrer rapidement des opérations spécifiques et de rendre flexibles et adaptable à la diversité des variantes produit.

Catalogues des Opérations et des Analyses

Pour créer rapidement une gamme fiable, basée sur des expériences connues de l’entreprise, le recours à un catalogue d’opérations et d’analyses sera indispendable.
Catalogue d’opérations

Souvent, un nouveau produit contient énormément d’opérations identique, voire légèrement différentes. Dans ce cas, l’utilisation du catalogue opérations fournira l’essentiel des données.

Certaines opérations nécessiteront des corrections (fréquences, suppression ou ajout d’analyses)
Catalogue d’analyses

Dans le cas de nouvelles opérations liées à un produit ou un composant très nouveau, le recours au catalogue analyses sera indispensable.
Les nouvelles opérations seront construites à partir des analyses (micro-opérations) disponible. Les analyses manquantes seront soit créer à partir de table de temps standards (MTM, MODAPS…).
Par fois les analyses manquantes seront estimées « à l’expérience ». Dans tous les cas le risque d’erreur de ce type d’approche ne génèrera pas un risque important. En effet, même si l’erreur est de 50% sur une analyse de 10 secondes l’impact final sera négligeable au regard d’une risque d’erreur de 5% sur une estimation de 1 heure.

Pour comprendre l’intérêt, l’organisation et le fonctionnement d’un catalogue, voir les articles :
Créer un catalogue de temps de production
Exemple de catalogue de temps

L’étude des gammes avec l’informatique

Le mythe de la planche de chrono avec la fiche de relevées des mesures à l’aide du crayon et de la gomme reste encore gravé dans beaucoup de mémoires.
Aujourd’hui heureusement l’électronique et l’informatique ont bien fait évoluer cette tâche pas toujours appréciée.
Des outils simples comme :

  • Une caméra (voir un bon appareil photos)
  • Un PC
  • Un tableur (Excel par exemple)

permettent largement de répondre aux besoins méthodes de base d’une petite et moyenne entreprise. Certains Grand Groupes les utilisent aussi et en sont très satisfait.

Comme le montre nos exemples présentés dans les paragraphes précédents, nous utilisons simplement un tableur pour gérer l’ensemble de nos données tel que :

  • Descriptif des modes opératoires
  • Temps pour toutes les versions
  • Calcul du Takt Time
  • Equilibrage des postes
  • Synthèse des résultats (temps, effectifs, ratios, graphiques…)
  • Catalogues d’analyses, des opérations et des gammes

En conclusion

Il a suffit de développer une application très flexible et évolutive dans Excel de Microsoft à l’aide du langage VBA.
Ce simple outil permet gratuitement de gérer l’ensemble des échanges entre les bases de données et de facilement construire des gammes d’assemblage extrêmement sophistiquées.

Catégories : Gestion production

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