Calcul & Utilisation des Temps gamme
La détermination du Temps Alloué ou Temps gamme représente un élément important pour de nombreux services comme le service de fabrication, pour le suivi de la productivité, le service des ressources humaines, pour le calcul des effectifs, le service Financier pour la détermination des Prix de Revient de Fabrication des produits.
Dans cet article nous abordons uniquement les outils et les méthodes élémentaires qui assoiront efficacement la base pour le calcul et la bonne utilisation des temps.
Allure de Référence
L’allure de référence pour l’établissement de tous les temps standards alloués tant dans une PME que dans un Groupe national ou international sera la parité permettant des comparatifs d’efficacité ou de rendement. En général, l’allure de référence retenue est l’allure 100 MTM. En Effet, ce standard universellement reconnu est technique et peut s’appliquer à tous les sites quel que soit :
- le pays,
- la législation nationale,
- les conventions collectives,
- les accords site,
- etc…
Toutes les études de temps standards alloués réalisées par l’agent des méthodes et temps, doivent être basées sur cette allure.
Calcul du Temps de Référence
Il peut être calculé à partir de :
- Tables des temps prédéterminées (MTM) qui fournissent un temps à l’allure 100.
- Relevés Chronométriques + Jugement d’Allure.
Toutefois ni les temps MTM ni les temps Chronométrique + J.A. ne prennent en compte les temps de repos nécessaires à l’opérateur pour récupérer de la fatigue accumulée au fil des heures. (Nota : Les codes GW et PW de la carte MTM2 sont des temps supplémentaires pour compenser le ralentissement du mouvement causé par le facteur poids (W) de l’objet à Prendre (G) ou Placer (P)).
Le temps de référence n’intègre donc aucune durée pour le repos de l’opérateur. Toutefois une majoration des temps est nécessaire tant pour la satisfaction de besoins personnels que la récupération des efforts exercés.
Les Temps, Les Pauses, Le Droit du travail
Pour rappel : Durées maximales en France.
Les durées maximales de travail sont fixées à :
– 8 h/jour et 35 h/semaine pour les apprentis et les jeunes travailleurs de moins de 18 ans sauf dérogations,
– 10 h/jour pour les salariés adultes (12 h par décision de l’inspecteur du travail ou si un accord de branche étendu ou accord d’entreprise le prévoit),
Temps de travail effectif (TTE)
« Le travail effectif est le temps pendant lequel vous devez être à la disposition de votre employeur et que vous devez vous conformer à ses directives sans pouvoir vaquer librement à vos occupations personnelles ».
Lorsque ces conditions sont réunies, sont alors considérés comme du temps de travail effectif le temps de restauration et le temps de pause.
Lorsque le temps de restauration et le temps de pause ne sont pas reconnus comme du temps de travail, ils ne sont pas rémunérés, sauf si une convention ou un accord le prévoit
Temps de pause
Une pause minimale de 20 minutes doit être accordée au salarié après un temps de travail de six heures consécutives.
Des dispositions conventionnelles plus favorables peuvent fixer un temps de pause supérieur.
Est considéré comme du temps de travail effectif:
– un temps de pause si vous restez en permanence à la disposition de votre employeur,
– un temps de repas, lorsqu’en raison de la spécificité de vos fonctions, vous travaillez en « cycle continu », vous ne pouvez vous éloigner de votre poste de travail et que vous restez à disposition de votre employeur.
N’est pas considéré comme temps de travail effectif, un temps de pause:
– si vous n’êtes pas à la disposition de votre employeur,
– si vous ne devez pas vous conformer à ses directives,
– et que vous pouvez vaquer librement à des obligations personnelles
Temps de pause non considéré comme temps de travail effectif
N’est pas considéré comme du temps de travail effectif, le fait que la brièveté de la pause ne vous permette pas, par exemple, de sortir de l’entreprise ou de changer de tenue.
Calcul des majorations de repos
La fatigue industrielle.
L’industrialisation a fait naître d’autres formes de fatigue, qui, moins spectaculaire qu’autrefois, n’en sont pas moins néfastes pour le travailleur.
La charge de travail revêt le caractère d’une fatigue intense des sens par l’augmentation des mouvements, du point de vue de leurs coordinations et de leurs spécialisations.
A ceci, s’ajoute une position peu adéquate de travail auprès des machines, qui impose des charges déséquilibrées sur l’organisme (fatigue statique). A cela s’ajoute la tension nerveuse élevée découlant de la haute division du travail.
Dans la conception actuelle du travail industriel, l’ouvrier n’est pas en condition de se rendre maître des cadences de travail et les retards qui adviennent se manifestent par une nervosité accrue.
Les charges sur le système visuel découlent de la nécessité d’exercer une capacité élevée de différenciation de petits détails, accrues par un contrôle permanent des mouvements des mains.
Un atelier est toujours bruyant même si l’opérateur ne semble pas en ressentir une gêne. Pourtant les conséquences des bruits industriels sont graves et se traduisent à plus ou moins longue échéance, par une nervosité sans cesse accrue.
Outil de calcul du temps de repos
Le moyen le plus courant et le plus efficace pour limiter les effets de la fatigue, est d’accorder un repos compensateur à l’exécutant par une majoration de son temps à l’allure 100
L’OIT (Organisation Internationale du Travail) n’a pas adopté de normes pour la détermination des majorations.
En France : L’outil de calcul du temps de repos le plus répandu est certainement celui qui est diffusé par le Bureau de Transfert d’Expertise (BTE). Les valeurs indiquées sont communément appelées « coefficients D.P. ». Le B.T.E. collabore aussi avec le B.I.T. (Bureau International du Travail – CH 1211 Genève 22 – Suisse).
La majoration pour la fatigue ne couvre pas nécessairement le temps de pause. Ce dernier peut être considéré comme un repos obligatoire non inclus dans le calcul du temps, tandis que le coefficient majorateur pour repos correspondrait à une compensation pour ralentissement d’activité permettant une récupération partielle de fatigue en cours de travail.
Le temps de Repos dans les gammes opératoires est donc calculé à partir du temps de référence à l’aide d’une table de coefficient DP présenté en annexe 3.
La majoration du temps de référence (To) par l’un de ces coefficients donne le temps théorique (Th) (ou Temps Alloué) :
Il ne peut pas être incorporé d’autres majorations dans le temps prévu des gammes.
Temps de Repos = Temps de Référence * (Coefficient D.D.-1)
Ou
Temps de Repos = Temps Alloué – Temps de Référence
Le coefficient D.P. et les pauses.
Les majorations de repos sont donc calculées pour permettre aux opérateurs de se remettre de leur fatigue. On entend par fatigue un état de lassitude physique ou mentale, objective ou subjective, qui compromet la capacité de travail de l’exécutant. Les effets de la fatigue peuvent être atténués par :
- L’octroi de pauses fixes (collective ou individuelle) pendant lesquelles le corps peut reprendre des forces.
- Le ralentissement de la cadence de travail, ce qui diminue la dépense d’énergie.
Nota : Le coefficient D.P. couvre au moins dans sa totalité le temps alloué à l’opérateur pour la récupération de la fatigue (sauf dispositions conventionnelles plus favorables fixant un temps de pause supérieur).Il n’est jamais inclus dans le temps de repas.
Calcul du Coefficient de Pause fixe
Les majorations de repos peuvent donc être prises sous forme de pauses (fixes, programmées ou individuelles). Bien qu’il n’y ait pas de règle absolue en la matière, la question des pauses est fréquemment réglée par l’octroi, au milieu de la matinée et de l’après midi, de 10 à 15 minutes.
Pendant ces pauses, les opérateurs ont la possibilité de manger et se désaltérer, le personnel étant autorisé à prendre à sa convenance le repos.
Coefficient de pause fixe = (Temps de présence au poste + Temps de Pause Fixe) / Temps de présence au Poste
Exemple :
– Temps de présence au poste = 438 min
– Temps de pause fixe = 17 min
1.0388 = (438 + 17) / 438
Nota : le temps d’arrêt consacré au repas ou au casse croûte n’est pas un temps de pause rattaché au coefficient D.P..
Pause au poste.
Si la durée de la pause fixe ne couvre pas le temps alloué à l’opérateur pour le repos, le reste peut être « consommé » au poste sous forme de ralentissement de la cadence de travail.
Nota : Lors d’étude de productivité il sera important de ne pas « oublier » que ce résiduel de temps de repos est nécessaire au maintien d’un bon état physique et psychique de l’opérateur.
Calcul du temps Alloué
Le temps alloué à l’opérateur pour effectuer une opération est la somme du temps de référence et du temps de repos.
Temps Alloué = Remps de Référence * Coefficient D.P.
Exemple :
– Temps de référence = 0.178 min
– Coefficient D.P. = 1.09
0.194 = 0.178 * 1.09
Les temps hors gamme
Les temps supplémentaires suivants ne peuvent pas être pris en compte dans l’établissement des temps standards alloués. Leurs gestions est liés au fonctionnement du site et à son organisation propre.
- Conditions climatiques doivent être attribuées à la durée du poste de travail où à la journée de travail plutôt qu’à l’opération. Le temps normal alloué pour l’opération demeure le même que ce soit en été ou en hiver.
- Conditions sonores doivent être attribuées à la durée du poste de travail où à la journée de travail plutôt qu’à l’opération. Le temps normal alloué pour l’opération demeure le même pour tous les sites.
- Débriefing (Démarrage ou Arrêt du poste de travail)
- Démarrage (mise en route) ou Arrêt du poste de travail
- Nettoyage
- Outillage ( réglage et entretien des outils)
- Préparation de la machine ou du processus de production.
- Opérations liées à des dysfonctionnements rattachés au produit, aux moyens, au process ou à toutes raisons n’entrant pas dans un processus optimisé d’un cycle de production.
- Démontage de la machine ou du processus de production.
- Changement de travail
- Rebut (fabrication de produit défectueux)
- Surplus de travail (compensation du surcroit de travail qu’occasionne une modification temporaire des conditions normales).
- Débutant (compensation temporaire à de nouveaux exécutants).
- Formation (compensation accordée à un opérateur expérimenté qui passe du temps à former un « nouveau »).
- Mise en œuvre (octroyée aux opérateurs pour les encourager à se donner sans réserve à l’application des « nouveautés » et pour protéger des éventuelles pertes de gains).
- Fabrication de petites séries
De façon générale:
- Ces temps n’entrent pas dans les temps gammes opératoires poste.
- L’utilisation à bon escient de ces temps est de la responsabilité du responsable de fabrication.
- La valeur de chacun de ces temps est définie par le responsable temps du site.
- La comptabilisation claire et transparente de ces temps supplémentaires est sous la responsabilité du responsable de gestion de production.
- Ces temps supplémentaires ne doivent pas être comptabilisés dans le calcul de base de la « performance » du site. Les résultats du site doivent présenter la « performance » sans temps supplémentaires et la « performance » avec temps supplémentaires.
- Des états statistiques sur le suivi des temps supplémentaires doivent aussi être régulièrement édités et des actions de progrès (Observations Instantanées, ESP, Hoshin, Analyse des flux, 5S, etc.) doivent être engagées pour les supprimer.
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